ÉVÉNEMENTS 2013 à 2015
16 décembre 2015 – La Cour Européenne de Justice condamne la Commission Européenne (CE) pour manquement à l’obligation qui lui était faite d’établir, pour décembre 2013, les critères de définition des perturbateurs endocriniens.
En juillet 2014, la Suède avait porté plainte contre la Commission auprès de la Cour de Justice pour avoir reporté sine die la définition des perturbateurs endocriniens, sous la haute pression des lobbies de l’agro-chimie. Le tribunal de l’Union Européenne vient donc de condamner la CE. Cet arrêt impose-t-il clairement la réparation du manquement à l’obligation? Et si oui, dans quels délais?
lire le communiqué de presse; lire l’arrêt du tribunal; écouter l’annonce de la condamnation; video de l’annonce; lire dans Le Monde
12 novembre 2015 – Les cancers de la vessie d’origine professionnelle sont en augmentation, selon le bilan annuel de l’Assurance Maladie présenté ce jour. Parmi les toxiques en cause, les pesticides.
Le rapport précise: « La forte proportion des cancers de la vessie est liée au dispositif de repérage de ces cancers initié en 2008. L’objectif de ce dispositif est d’informer les assurés de leur droit à réparation en cas de reconnaissance de maladie professionnelle. Ce dispositif part du double constat que peu de cancers de la vessie sont reconnus en maladie professionnelle et qu’il existe une augmentation régulière de demandes de prise en charge en affection longue durée (ALD) pour ce type de cancer »
Ce que le rapport omet de mentionner c’est la non- prise en compte de l’importante cohorte des travailleurs de la sous-traitance et des intérimaires dans le dispositif de repérage, parce que leur suivi d’exposition professionnelle n’est pas assuré.
Cette faille majeure dans le dispositif fait qu’un grand nombre de cancers d’origine professionnelle ne sont pas repérés ni donc comptabilisés (explication dans le docu d’Eric Guéret dans la séquence 1h–>1h09mn)
lire dans Le Généraliste ; lire sur le site de l’Assurance Maladie page 11;
26 octobre 2015 – Roundup, l’herbicide qui sème la discorde.
Au printemps, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré le glyphosate « cancérigène probable », ouvrant une bataille rangée autour d’une substance désormais omniprésente dans l’environnement. Stéphane Foucart, dans le Monde, enquête sur les querelles d’experts autour de cet herbicide de loin le plus utilisé sur la planète, mais dont la prétendue innocuité est maintenant largement battue en brèche.
lire dans Le Monde Lire aussi « Le bénéfice des cultures « Roundup ready » en question »
2 octobre 2015 – Suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques en région viticole: l’ARS doit revoir sa copie
Communiqué de presse de l’AMLP: A la suite du signalement effectué par le Maire de Preignac, qui avait été informé de 4 cas de cancers pédiatriques dans sa commune entre 1999 et 2012, l’étude demandée par l’ARS et confiée à l’Institut de Veille Sanitaire, vient d’être publiée en août 2015. L’étude était bouclée en juin 2013
lire notre communiqué ; lire dans Le Généraliste ; lire sur le site « Vitisphère »; interview du Dr Périnaud sur France-Info
1er octobre 2015 –Les gynécologues et obstétriciens s’alarment: « les hausses dramatiques de l’exposition aux produits chimiques toxiques au cours des quatre dernières décennies menacent la santé et la reproduction de l’espèce humaine ».
Et lancent un appel à leurs collègues à influer sur le politique.
Chers confrères soyez les bienvenus à l’AMLP!
lire dans le Monde; lire le communiqué de presse en français; lire l’article original en anglais
lire l’article en français
Les endocrinologues ne sont pas en reste:« Les preuves des dégâts sanitaires des perturbateurs endocriniens sont plus définitives que jamais »
Diabète de type 2, obésité, cancers hormonodépendants (sein, prostate, thyroïde) et troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, etc.): l’incidence de ces pathologies va croissant, en lien avéré avec la pollution environnementale.
lire la publication de l’Endocrine Society, de septembre 2015
Bien sûr ces publications ne constituent pas un scoop. Elles viennent confirmer toutes les précédentes sur le sujet, le tout représentant aujourd’hui un imposant dossier à charge.
Rapide historique, non exhaustif:
– En 2005, l’appel de Prague : « Au vu de l’ampleur des risques associés aux perturbateurs endocriniens, nous croyons fermement que les incertitudes scientifiques ne devraient pas retarder la mise en oeuvre du principe de précaution visant à réduire les expositions aux risques des perturbateurs endocriniens ».
–Janvier 2012, le rapport Kortenkamp: De nombreuses molécules chimiques présentes dans l’environnement, et qui imprègnent aussi la population, possèdent cet effet PE qui les rend particulièrement dangereuses pour les enfants, depuis leur conception jusqu’à la fin de leur puberté.
accéder au rapport
– 2012 encore, le rapport OMS/PNUE: « Au vu des différentes conséquences observées (troubles de la reproduction, cancers, troubles métaboliques etc.) qui peuvent être imputées aux pesticides, il n’est à présent plus possible de minimiser l’impact des pesticides PE sur la santé des Hommes et des animaux. »
accéder au rapport
– Mai 2013, la déclaration de Berlaymont : « Nous sommes préoccupés par le fait que la prévalence des maladies endocrines n’a jamais été aussi élevée. Le poids de la morbidité continue à croître dans l’UE et dans le monde. Les preuves que les facteurs environnementaux, dont l’exposition chimique, jouent un rôle dans ces phénomènes, s’accumulent. »
lire la déclaration
– Juin 2013, le rapport de l’Inserm: le lien est avéré entre exposition chronique aux pesticides et certains cancers de l’adulte et de l’enfant, maladies neurodégénératives, malformations congénitales, troubles du neurodéveloppement, maladies endocrines…
accéder au rapport
22 septembre 2015 – Générations Futures enfonce le clou: « des pesticides interdits, ou suspectés d’être des perturbateurs endocriniens (PE), dans des salades. »
Les résultats de leur 5ème enquête EXPERT confirment « l’urgence d’une action préventive forte dans ce domaine des PE, ces substances qui menacent le développement du fœtus et du jeune enfant même à faibles doses. »
10 septembre 2015 – Monsanto condamné pour l’intoxication de Paul François, agriculteur en Charente.
La Cour d’Appel de Lyon confirme le jugement en 1ère instance de 2012.
En 2004, Paul François inhale accidentellement du Lasso, un herbicide à base d’alachlore, contenant 50 % d’un solvant non mentionné sur l’étiquette, le monochlorobenzène. Aucune mention, non plus, de précautions d’usage. Après une intoxication aiguë sévère, il garde des troubles neurologiques invalidants.
Une belle victoire pour Paul François et son avocat François Lafforgue.
lire dans Le Monde lire dans Bastamag lire sur le site de Phytovictimes
30 juillet 2015 – Les Etats-Unis inquiets des intentions de l’UE sur les perturbateurs endocriniens (PE)?
Surprenant, cette inquiétude.
En effet, si la France s’était montrée un temps entreprenante dans la chasse aux perturbateurs endocriniens, la Commission Européenne a malheureusement décidé, il y a bientôt 2 ans, qu’il était urgent de ne pas s’en occuper. Et aujourd’hui encore, assise sur ses promesses non tenues, toute honte bue, elle reporte au lendemain.
29 juillet 2015 – Y-a-t-il du poison dans nos assiettes?
La chaîne D8 diffuse un reportage qui fait un détour chez les arboriculteurs en Limousin et au siège de l’AMLP. Après 1mn45 de présentation, on accède au Limousin à la 41ème minute .
26 juillet 2015 – France Inter rediffuse ce dimanche matin, dans l’émission Interception, le reportage de Pascal Dervieux et Lionel Thomson: » Pesticides : quand les victimes se rebiffent… ». Une piqûre de rappel qui n’est pas inutile. Dans le même temps, l’Assemblée vient de valider la proposition du Sénat d’avancer l’interdiction des pesticides à 2017 pour les collectivités et 2019 pour les particuliers.
10 juillet 2015 – Marie Lys Bibeyran, salariée viticole dans le Médoc, qui alerte sur les risques des pesticides dans la viticulture, nous informe que l’ARS d’Aquitaine a mis en place une plateforme pour recevoir et gérer les plaintes en matière de pesticides.
voir le protocole « Phytoplainte » de l’ARS; voir la fiche de signalement
C’est une initiative utile, qui permet aux riverains d’obtenir au moins une reconnaissance des nuisances qu’ils subissent, et qui peut-être fera progresser, chez les agriculteurs, la prise de conscience des risques des pesticides.
7 juillet 2015 – Pesticides: Ouverture d’une enquête préliminaire par le Pôle Santé Publique du TGI de Paris pour homicide involontaire
Le 27 Avril dernier, Valérie Murat déposait une plainte contre X devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour homicide involontaire sur la personne de son père. Atteint d’un cancer en 2010, dont le caractère professionnel lié à l’utilisation de l’arsénite de sodium a été reconnu en février 2011, James Bernard Murat, vigneron du Bordelais, a succombé des suites de cette maladie le 8 décembre 2012.
La plainte est jugée recevable et une enquête préliminaire est ouverte.
lire la suite sur le site de l’association Phytovictimes
6 juillet 2015 – de la dette grecque à la dette allemande contemporaine, via la chimie, dont les pesticides
Un article de Stéphane Foucart, du Monde.
Une série d’études conduites par une vingtaine de chercheurs internationaux et coordonnées par Leonardo Trasande, spécialiste de santé des populations, professeur à l’université de New York, ont été réalisées avec l’objectif d’évaluer le coût économique des dégâts sanitaires dus aux pollutions chimiques dans l’Union européenne.
lire l’article
30 juin 2015 – Suite à la plainte de l’UNAF( union nationale de l’apiculture française) à l’encontre de l’Anses et du Ministre de l’Agriculture, le tribunal administratif de Versailles annule 2 AMM accordées ILLEGALEMENT par le Ministre sur une évaluation du risque, par l’Anses, non conforme à la réglementation (AMM concernant le Cruiser 350 et le Cruiser OS)
L’AMLP se réjouit de cette décision de justice, et félicite l’UNAF pour son travail de contre-expertise.
lire le communiqué de presse de l’UNAF
Un billet d’humeur du Dr Périnaud, président de notre association. Il a participé à un groupe de travail, à l’Anses, qui pourrait bien être de la poudre aux yeux.
Anses: l’agence est désormais chargée des décisions d’AMM, qu’est-ce que ça change? . . . .
lire la suite de ce billet
Les lymphomes liés aux pesticides sont inscrits au tableau des maladies professionnelles à la MSA (décret du 5 juin 2015)
Mais le glyphosate n’est pas dans la liste.
Les Docteurs Nicolle et Bonmatin qui avaient fait le point sur l’impact environnemental et sanitaire des Néonicotinoïdes lors d’une table ronde en mai à l’Assemblée Nationale, sont interviewés ce mois de juin 2015 dans la publication des apiculteurs de l’UNAF <
Les professeurs Sultan et Kalfa, du CHU de Montpellier, confirment le lien direct entre pollution environnementale pendant la grossesse et malformations génitales chez les garçons. Ils tiennent une conférence de presse lundi 8 juin à 14h au CHU de Montpellier (hôpital la Colombière)
Depuis plusieurs années, l’équipe d’Endocrinologie Pédiatrique et d’Hormonologie du CHRU de Montpellier (Pr Ch. Sultan, Dr F. Paris, Dr L. Gaspari) évalue l’impact de la pollution environnementale sur la santé de l’enfant (malformation génitale, retard de croissance, obésité, puberté précoce).
Le 28 mai 2015, l’agriculteur Paul FRANÇOIS, président de l’association Phytovictimes, affrontait en 2ème instance l’industriel Monsanto, au Palais de Justice de Lyon.
L’AMLP, avec plusieurs autres associations, était venue le soutenir.
Lire le compte-rendu sur le site de Phyto-victimes
Lire leur communiqué de presse
Le 6 mai 2015 le Dr Michel NICOLLE, de Caen, membre de l’AMLP, a participé à une table ronde à l’Assemblée Nationale sur « L’apiculture et les néonicotinoïdes », à charge pour lui de faire le point sur Néonicotinoïdes et Santé humaine.
Le 24 juin, de nouveau invité à un colloque à l’Assemblée Nationale sur le même sujet, et accompagné du Dr Périnaud, il faisait une mise au point en complément de celle du 6 juin.
voir le diaporama; voir l’argumentaire ; voir un tableau résumé des effets secondaires ;
lire l’intervention du Dr Nicolle;
voir la vidéo à l’Assemblée Nationale; lire l’intervention du 24 juin
Ce 6 mai, parallèlement, l’AMLP, par un communiqué de presse, lance un appel aux politiques à prendre leurs responsabilités face à la récente publication du CIRC déclarant le Glyphosate cancérigène probable, et face à l’évaluation accablante faite par le Groupe de Travail sur les néonicotinoïdes.
lire le communiqué de presse Communiqué relayé par « Le Généraliste »
9 août 2014 – France 5 diffuse un documentaire de Stéphane Horel particulièrement éclairant sur les conflits d’intérêts au plus haut niveau de l’Europe, dont tous les citoyens paient le prix.
La Commission Européenne devait, pour décembre 2013, se doter des outils, qui existent, pour définir les perturbateurs endocriniens et donc les faire apparaître officiellement dans la législation.
Une fois définis, une bonne partie d’entre eux devait être frappée d’interdiction par la réglementation de 2009.
Les lobbies industriels ont investi la Commission et fait repousser ce projet.
Les femmes enceintes et les enfants continueront d’être exposés à quelques dizaines de perturbateurs endocriniens particulièrement à risque pour eux.
Voir le documentaire
Un collectif de 89 scientifiques du monde entier vient de signer ce 11 septembre 2013
LA DÉCLARATION DE BERLAYMONT
Invités en juin 2012 par la Commission Européenne à débattre des réglementations
à venir sur les perturbateurs endocriniens, ils font le constat que ceux-ci menacent
gravement la santé de l’homme, de la faune et de la flore.
Ils invitent explicitement les politiques à ouvrir les yeux sur ces dangers et à mettre
en place des réglementations conformes aux principes scientifiques éprouvés.
Ils mettent en garde contre certaines propositions de réglementations qui placent
les intérêts commerciaux avant la protection des populations.
le complexe Berlaymont à Bruxelles
– les épandages aériens de pesticides
sont interdits en France depuis 2009
– mais ils continuent d’être régulièrement pratiqués
grâce à des dérogations préfectorales
(cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Les perturbateurs endocriniens au cœur d’un scandale européen
( dans Le Monde du 4 octobre 2013, par Paul Benkimoun et Stéphane Foucart)
« Le dossier est si explosif qu’il est désormais entre les mains du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Sa conseillère scientifique, Anne Glover, devrait ainsi réunir dans les prochains jours l’ensemble des scientifiques impliqués dans une violente controverse aux enjeux économiques de taille : quelle position les Etats membres doivent-ils adopter vis-à-vis des perturbateurs endocriniens ? » lire la suite
dessin de Aurel dans ce même article du Monde du 4 octobre 2013
cliquer sur l’image pour l’agrandir
Expertise INSERM juin 2013
– Cancers
– Maladies neurologiques
– Cancers et troubles du développement chez l’enfant après exposition professionnelle ou domestique de leurs parents
– Troubles de la fertilité
– Crénon…si les pesticides étaient dangereux, ça se saurait !
dessin de Mougey paru dans le Canard Enchaîné
Effets sur la faune sauvage,dès 1962…..
– Lien entre disparition de certaines espèces d’oiseaux et résidus de pesticides (OC) dans eaux, le sol – Attribué au rôle de perturbateurs endocriniens de certains pesticides – Reproduit par des études toxicologiques chez les rongeurs – Theo Colborn 1996 : Our Stolen Furtur : troubles graves de la reproduction sur les reptiles, oiseaux, poissons, mammifères, homme = polluants chimiques
Nombre de pesticides quantifiés dans les cours d’eau en 2012
– sur 89 % des points de mesure, présence de pesticides
– sur plus de 25 % des points de mesure, plus de 20 pesticides par point.
Ces résultats n’émeuvent pas les autorités sanitaires qui méconnaissent les
effets cocktails.
(cliquer sur la carte pour l’agrandir)
Concentration totale en pesticides dans les cours d’eau en 2012
– 40 points de mesure présentent plus de 5 µg/litre ( eau impropre à la
potabilisation)
– 23 % des points de mesure sont entre 0,5 et 5 µg/litre (eau impropre à la
consommation)
Là encore, les autorités se veulent rassurantes parce que 75 % des points ne dépassent pas le seuil de 0,5µg/l , feignant d’ignorer les nombreux pesticides perturbateurs endocriniens, qui sont des substances sans seuil.
(cliquer sur la carte pour l’agrandir)